C’est à Praia, capitale du Cap-Vert, que le chef de la diplomatie américaine a entamé ce lundi sa tournée africaine.
Une brève visite à Praia pour louer la stabilité politique de ce petit pays lusophone d’un peu plus de 500.000 habitants, présenté comme un modèle démocratique sur le continent.
Un pays auquel les Etats-Unis ont récemment octroyé quelque 150 millions de dollars pour divers programmes, notamment l’expansion du port de Praia et l’amélioration du système de distribution d’eau potable.
En Côte d’Ivoire, Antony Blinken devrait saluer les avancées démocratiques depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, en 2011.
Avec le président ivoirien, il devrait aussi parler de la lutte contre les mouvements terroristes dans le Sahel et dans le golfe de Guinée : au Bénin, au Ghana, au Togo et en Côte d’Ivoire.
Les Etats-Unis entendent s’appuyer sur le président Bola Tinubu du Nigeria dans la lutte contre le terrorisme dans le SahelImage : Temilade Adelaja/REUTERS
Contrer les influences chinoise et russe
La tournée d’Antony Blinken en Afrique intervient quelques jours seulement après celle du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, qui s’était également rendu en Côte d’Ivoire.
Pour certains, cela n’est pas fortuit. Mais Johnnie Carson, ancien diplomate américain, refuse d’y voir une compétition avec la Chine ou la Russie.
« Les Etats-Unis sont engagés en Afrique pour construire et renforcer leurs relations avec ces pays. Le prisme de ces relations ne passe pas par Pékin ou Moscou. Les Etats-Unis ont depuis longtemps intérêt à renforcer leurs liens politiques, économiques et de développement avec ces pays. Cela n’a rien à voir avec la Chine et la Russie. Il existe un lien historique de longue date entre les Etats-Unis et l’Afrique. Quelque 14% de la population américaine est noire, d’ascendance africaine. Les Etats-Unis entretiennent depuis longtemps des liens étroits avec l’Afrique dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière. Ce que nous cherchons à faire, c’est élargir, renforcer et approfondir ces relations et je pense que c’est ce que Blinken est venu faire », explique Johnnie Carson.
Antony Blinken va visiter le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et l’AngolaImage : Denis Balibouse/REUTERS
Le corridor de Lobito
Au Nigeria, première économie d’Afrique, Antony Blinken et le président Bola Ahmed Tinubu vont parler d’économie, mais aussi de sécurité dans le Sahel, une région confrontée au djihadisme et à l’instabilité politique, avec des pouvoirs militaires au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Quant à l’étape en Angola, important producteur de pétrole, les Etats-Unis cherchent à y développer leurs activités.
Washington a beaucoup investi dans le corridor de Lobito : un grand projet d’infrastructures qui doit permettre à la République démocratique du Congo et à la Zambie d’exporter leurs minerais, via le port de Lobito en Angola.
Un projet qui devrait stimuler le développement économique et l’intégration régionale.
Quant au président américain Joe Biden, il ne s’est toujours pas rendu en Afrique, un continent qu’il avait promis de visiter en 2023.