C’est l’histoire d’un lent déclassement. Avec un paradoxe, toutefois : il n’est effectif qu’en club, pas en sélection. Voilà, en résumé, la situation actuelle de Randal Kolo Muani, qui a marqué des points durant le dernier rassemblement de l’équipe de France début octobre, avec notamment un but lors de la victoire face à la Belgique (2-1) mais qui continue d’en perdre au PSG, où Luis Enrique opte pour tout le monde… sauf lui.
Sorti à la mi-temps du match à Nice, « RKM » a ensuite été forfait il y a dix jours lors de la victoire parisienne face à Strasbourg (4-2) en raison d’une petite entorse à la cheville. Entré en jeu (dans le couloir gauche, pas vraiment son poste de prédilection) pour seulement neuf petites minutes contre le PSV Eindhoven mardi dernier (1-1), il a passé son dimanche soir à cirer le banc pour le Classique face à l’OM (3-0). L’affront de trop ?
Alors que Luis Enrique, qui doit composer avec la blessure de Gonçalo Ramos, continue de lui préférer des faux neufs comme Marco Asensio et Lee Kang-in, l’ancien Nantais, qui a coûté, quand même, 90 millions d’euros au PSG à l’été 2023, songerait à aller voir ailleurs en janvier prochain. Pour ne pas perdre le rythme et surtout la confiance de Didier Deschamps, qui en a fait une alternative crédible pour l’attaque des Bleus.
« C’est toujours une bonne nouvelle pour moi en tant qu’entraîneur que mes joueurs internationaux aient de bons résultats, fassent de bons matches, marquent des buts, défendent bien. Plus ils sont performants en sélection, mieux c’est pour moi et mon équipe bien sûr », se félicitait le technicien parisien au sortir de la trêve. Mais rien n’a changé ensuite. Ainsi, selon L’Equipe, au vu de l’impasse actuelle, des échanges ont eu lieu entre les différentes parties afin de trouver une solution qui arrange tout le monde.
Une équation pas simple à résoudre
Le joueur, d’abord, plus vraiment à son aise à Paris. Luis Enrique, ensuite, qui ne cache plus vraiment, à travers ses choix plus que ses paroles, ses doutes au sujet de son attaquant et son profil. Puis enfin le PSG, pas vraiment décidé à brader son buteur, qui aurait une valorisation, d’après le quotidien, entre 40 et 50 millions d’euros, notamment grâce à ses performances sous le maillot des Bleus. Assez pour compenser ses sorties en club, ponctuées de seulement 2 buts en 10 matches (375 minutes, 2 titularisations) ? Les dirigeants parisiens l’espèrent.
Mais qu’on se le dise, il s’agit là d’une adéquation pas simple à résoudre. Un vrai casse-tête, même. Un club sera-t-il vraiment disposé à claquer une cinquantaine de millions en plein cours de saison pour un attaquant qui joue les seconds rôles dans la capitale ? Ou alors en prêt avec option d’achat, peut-être ? Sans oublier que son contrat court jusqu’en 2028, assorti d’un salaire de 750.000 euros par mois.
Toujours d’après nos confrères de L’Equipe, le Borussia Dortmund et la Juventus Turin sont venus aux renseignements l’été dernier. Sans approfondir les discussions. Des clubs comme Manchester United, qui attend de choisir son nouvel entraîneur et Arsenal, où Mikel Arteta continue de faire jouer Kai Havertz en faux neuf, sont également cités. Plus comme des hypothèses que des possibilités concrètes. En attendant de voir le mercato d’hiver ouvrir ses portes, Luis Enrique va devoir gérer un cas qui devient de plus en plus épineux.
« Je cherche toujours la meilleure version de Kolo Muani, et je pense que vous allez voir la meilleure version de Kolo Muani cette saison. Et quand il a tous ses moyens, c’est un joueur de très haut niveau », promettait l’Espagnol début septembre. Pour l’instant, mission ratée. Lucide sur son cas, « RKM » est quant à lui bien décidé à partir. « Le joueur, impacté par ses contre-performances l’an passé, a acté depuis des semaines que son profil ne collait pas avec le projet de jeu de son entraîneur », peut-on lire dans les colonnes du quotidien mardi.
Si les critiques font évoluer, c’est bon à entendre »Je vois les critiques depuis mon arrivée au PSG, confiait-il à Onze Mondial cet été. Et les critiques font évoluer, c’est bon à entendre. C’est comme les conseils. Il faut prendre en compte les critiques et s’améliorer pour que ces mêmes critiques disparaissent. C’est logique. Après, franchement, je ne m’attendais pas à ça, je ne m’attendais pas à un tel impact en arrivant à Paris. Le PSG est un immense club, et il faut s’habituer à tout ça, simplement. Les critiques aident, mais il ne faut pas non plus se tracasser l’esprit à cause des critiques. Si tu donnes trop d’importance aux critiques, ça va jouer sur ton moral. Et ce n’est pas bon pour la suite. »
La suite, juste, l’a déçue. Luis Enrique lui avait promis du temps de jeu et des nouvelles responsabilités après la blessure du Ramos ? Le temps lui a prouvé le contraire. « C’est un très bon coach, j’aime ce qu’il propose et ce qu’il nous demande durant les entraînements et les matches, assurait-il pourtant au magazine (…) À moi de bien bosser aux entraînements et d’être efficace lorsqu’il fait appel à moi. Je dois mieux garder le ballon et devenir plus efficace. À moi d’écouter les consignes et de jouer avec mon instinct lorsque je suis sur la pelouse. À moi de faire ce que je sens sur le terrain. » Encore faudrait-il y être pour au moins essayer…