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Dans une interview pour Girondins4Ever, l’ancien joueur
offensif des Girondins de Bordeaux, désormais entraineur
d’Avranches, Michel Audrain, a été invité à parler
de Bruno Irles. Le coach bordelais semble plus
« adapté » à un club comme le FCGB, qui a vu ces
dernières années différents profils de coaches passer, notamment
des étrangers.
« Je n’ai rien contre les entraineurs étrangers, parce que
je ne les connais pas, et ils font du très bon travail, mais c’est
vrai que quand on arrive dans ces clubs-là, où il y a un passé
quand même, un palmarès… En étant français, on connait
l’historique, on connait l’histoire. Je pense que Bruno est l’homme
pour construire. Il a toute son intelligence, il a son plan de jeu…
Mais même avec tout ça, on n’est pas sûr de réussir quelque chose.
C’est vrai que cela devient très difficile. On est aidés par nos
joueurs. L’entraineur ne fait rien tout seul aujourd’hui. Si on n’a
pas les joueurs qui ont cette détermination, cette générosité, qui
ont envie de sortir un peu de leur train-train… Il faut un don de
soi en football, et ce don de soi n’est pas pour tout le monde
quand on est joueur de football. Il faudrait l’inculquer chez les
jeunes. Aujourd’hui, on ne parle que du talent. Ok, le talent est
légitime, mais des fois il est naissant. Parfois, on le développe
avec le travail. Je pense qu’il faut plus favoriser le don, la
générosité, le don de soi, de faire des courses… Très peu de
joueurs ont cette capacité-là. Les champions l’ont. C’est ce qui
m’ennuie un peu dans le football moderne. On veut vendre trop vite
des joueurs de 16-17 ans, et on les perd car ils n’ont pas eu le
temps de se construire intérieurement. Aujourd’hui, le talent est
inné, mais celui qui a le talent et qui veut faire des efforts,
qu’il a cette capacité à vouloir faire des courses, cette
générosité : ce sera un très grand joueur. C’est sûr que là-dessus,
on n’est pas tous pareils. Ce championnat est encore beaucoup plus
vrai, car on n’a pas de talents en National 2. Je veux dire, il y a
des talents de ce niveau, mais si on n’a pas la volonté de se faire
mal aux entrainements et en match, on ne gagnera pas des
rencontres. Car il n’y a pas un joueur qui te fera une différence.
En Ligue 1 et en Ligue 2 il y a des joueurs de qualité qui font des
différences qui font qu’on marque un but, tu fermes derrière, et tu
peux gagner le match. Mais en National 2, il faut travailler, c’est
des combats à chaque fois. Et on n’a pas forcément des joueurs qui
sont capables de faire des différences. Il y a un peu de
maladresse, un peu de tout ça, mais c’est là-dessus que je
travaille avec mes joueurs, sur cette générosité, cette volonté, et
cette détermination. Après, quand on a dit ça, on n’a rien fait
(rires) ».
Photo EJ_Digitale