Au moins 129 personnes ont été tuées, dont au moins 24 par balles, dans la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans la plus grande prison de République démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, a annoncé mardi 3 septembre le ministre de l’intérieur. Un bilan « provisoire » auquel s’ajoutent 59 blessés, a indiqué Jacquemain Shabani dans une déclaration vidéo transmise à la presse.
Les blessés ont été « pris en charge par le gouvernement pour des soins appropriés », a-t-il ajouté. Certains seraient morts « par bousculade, étouffement » a précisé ministre qui a également évoqué « quelques femmes violées », sans plus de précision sur leur identité.
Une partie des bâtiments du centre pénitentiaire, hébergeant les services administratifs, a par ailleurs été incendiée.
Une situation « sous contrôle »
Le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya assurait à la télévision nationale que la situation était « sous contrôle ». Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre de détenus qui ont tenté de prendre la fuite, ni sur les circonstances.
À deux heures du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, des coups de feu ont retenti pendant plusieurs heures, selon plusieurs témoins vivant dans le quartier de la prison de Makala. Daddi Soso, un électricien d’une quarantaine d’années, a dit avoir vu des véhicules des forces de l’ordre transporter des corps au petit matin.
Une enquête en cours
Le ministre de la justice a indiqué lundi que des enquêtes sont en cours « pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes des sabotages ».
La prison de Makala, d’une capacité de 1 500 places mais en grave surpopulation, héberge entre 14 000 et 15 000 prisonniers, selon les statistiques officielles. En 2017, une attaque nocturne par des hommes armés avait conduit à l’évasion de plus de 4 000 détenus.