« Consternées » par la lenteur et des erreurs dans la publication des résultats aux examens d’État, des écoles catholiques de RDC ont saisi les autorités ministérielles.
Sollicitées par la Croix Africa, ces autorités rassurent sur l’authenticité des résultats et l’impartialité des correcteurs.
Les résultats des examens d’État de l’année scolaire 2022-2023 ne conviennent pas à plusieurs établissements catholiques. Dans une lettre de recours datée du 23 août, et adressée au ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) et à la coordination nationale des écoles catholiques, la sœur-préfet du lycée Boyokani de Kinshasa, Thérèse Malema, déclare être « consternée » par les résultats.
« C’est avec consternation que nous venons auprès de votre autorité introduire ce présent recours, écrit-elle. Nous avons constaté plusieurs irrégularités techniques qui nous poussent à nous interroger quant au sérieux dans le travail réalisé par le centre national de correction ». Elle poursuit : « Certains numéros matricules attribués aux candidats finalistes renvoient soit aux identités de nos finalistes de l’année passée, soit encore à des identités inconnues ».
À Goma, dans l’est de la RDC, l’école Sainte-Monique a également adressé une lettre de recours déplorant l’oubli de ses candidats en dépit de leur présentation aux examens. « Malheureusement et contre toute attente, mon client s’est vu encore omis de la publication des résultats des examens d’états 2022-2023, malgré l’accomplissement de toutes les formalités y afférant », s’indigne Jules Kikoo, avocat de l’école.
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C’est aussi le cas de plusieurs écoles de Goma qui se retrouvent dans la même situation depuis quatre ans. « Aucun finaliste [candidat] n’a décroché le diplôme d’État dans les options ’Pédagogie générale et sociale’ dans la province éducationnelle, Nord-Kivu 1 durant quatre éditions successives », a ainsi souligné le député Jean Paul Lumbulumbu sur un média local.
Les examens d’états dans le cursus scolaire en RDC
Dans le système éducatif congolais, l’épreuve nationale qui intervient à la fin du deuxième niveau d’étude est appelée examens d’État (Exétat). Il est sanctionné par un diplôme d’État qui donne l’accès aux études supérieures.
Les résultats des « Exétat » sont d’habitude publiés au mois de juillet. Cette année, à ce jour, moins de la moitié des 60 provinces éducationnelles réparties sur toute la RDC ont reçu leurs résultats. Cette publication devrait se clôturer avant la prochaine rentrée scolaire prévue lundi 4 septembre.
Entre-temps, les écoles qui ont introduit des recours espèrent être éclairées et trouver gain de cause à leurs préoccupations.
L’EPST rassure de son impartialité
Sollicité par La Croix Africa, le chargé de communication de ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique (Epst), Joël Cadet affirme que les résultats publiés sont bien conformes. « Les résultats tels que publiés sont authentiques, ils reflètent le réel niveau des élèves finalistes » assure-t-il. Pour ce qui est des échecs, il fournit aussi une explication : « le ministre a imposé de nouveaux critères pour renforcer la rigueur dans la correction. Les examens ont été composés par province éducationnelle ce qui n’a pas favorisé la fuite des questionnaires. »
Ensuite, s’agissant des recours, Joël Cadet confirme que tous les recours sont pris en compte et que « s’il y a erreur l’école est rétablie dans ses droits ». « C’est le cas de l’incident du lycée Boyokani, le recours a déjà été pris en compte et le malentendu a été résolu, assure-t-il. Il était question de résoudre l’erreur au niveau des numéros matricules. »
Enfin, pour la lenteur observée dans la correction et la publication des résultats, l’Epst reconnaît que le travail se fait avec un service minimum à la suite de la grève des inspecteurs qui n’ont pas été payés depuis 2020.